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Vatican News

L'analyse de la mission de l'Église et des défis actuels dans un contexte de profonds changements politiques, sociaux et culturels a été le point de départ du discours de Mgr Luis Argüello, archevêque de Valladolid et président de la conférence épiscopale espagnole (CEE), lors de l'ouverture de la 127e assemblée plénière de l'épiscopat lundi matin 31 mars à Madrid. 

Défense de la famille

L'un des thèmes centraux du discours de Mgr Argüello -comme le souligne une note du bureau de communication de la CEE- a été la famille, comprise comme base de la société et de la vie chrétienne. Les préoccupations liées aux crises familiales, à la baisse de la natalité et aux conséquences de certains modèles économiques et culturels sur la stabilité des familles doivent mobiliser l'action de l'Église et des pouvoirs publics. Il apparait ainsi nécessaire, selon lui, de soutenir les politiques qui favorisent la stabilité des familles, l'accès au logement et la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le bien commun

En ce qui concerne le bien commun et la place qu'y occupent l'économie et la politique, le président de l'épiscopat a indiqué que la création d'un modèle économique plus juste et plus équitable est un élément essentiel. D'autant plus que l'économie de marché, en de nombreuses occasions, place le profit au-dessus de la dignité humaine, alors qu'elle devrait être au service du bien commun. Les entrepreneurs et les hommes politiques doivent adopter des politiques qui favorisent l'emploi décent, la réduction des inégalités et la protection des plus vulnérables. L'action politique doit être orientée vers le bien commun et non vers des intérêts partisans ou idéologiques qui, de façon inquiétante pour notre époque, conduisent à une polarisation et à une tension croissante dans la vie publique espagnole.

Promouvoir la paix

Sur la scène internationale, la situation est similaire. Il faut promouvoir la paix dans un monde marqué par les conflits et les tensions géopolitiques. Le président des évêques a évoqué la situation du Vieux continent: «Nous avons le sentiment de perdre le contrôle de nos vies et d'être réduits à l'état de pions que l'on déplace d'un côté à l'autre d'une partie jouée par des inconnus indifférents à nos besoins».

Face à cela, l'Église, dans son rôle pastoral, appelle à l'unité et au dialogue, rappelant que les chrétiens doivent être des instruments de paix et de réconciliation dans une société de plus en plus fragmentée. En même temps, l'Église doit être une voix prophétique qui crie pour la paix et la justice.

Les vocations dans l'Église

Le récent congrès sur les vocations, intitulé «Pour qui suis-je?», met l'accent sur la vie comprise comme une vocation et souligne que le véritable but de l'être humain n'est pas la réussite individuelle mais le service aux autres. Mgr Argüello a invité les jeunes à découvrir leur vocation dans l'Église et dans la société, que ce soit dans la prêtrise, la vie religieuse ou le laïcat engagé.  À cette fin, il est essentiel de surmonter la culture de la «responsabilisation» individualiste, qui conduit souvent à l'égoïsme et à l'autosuffisance, contrairement à l'appel chrétien au dévouement et à l'amour du prochain.

Alliances et engagements

Dans son discours, le président de la CEE a lancé deux propositions et un engagement. La première consiste à promouvoir une alliance avec les parents et les éducateurs, les entrepreneurs et les hommes politiques, les médias, les artistes et les créateurs pour promouvoir une «culture de la vie», en réfléchissant et en proposant des mesures dans les différents domaines concernés par la crise démographique: économique, politique, culturel et spirituel.

Le second, la proposition d'une réunion des deux groupes politiques majoritaires au Parlement espagnol pour aborder le problème des migrations et promouvoir l'initiative législative populaire qui a recueilli plus de 600 000 signatures en faveur de la régularisation des migrants.

L'engagement porte sur la poursuite de l'intensification de la réparation intégrale des victimes d'abus et de la prévention des abus. Mgr Argüello souligne que «nous avons mis en place un plan de prévention et de réparation, nous assumons une obligation morale là où il n'y a pas d'obligation légale, dans les cas crédibles du passé; nous sommes même disposés à étudier une éventuelle supervision par le médiateur dans ce processus déjà en cours».

Mgr Auza fait ses adieux à l'Espagne

Mgr Bernardito Auza, qui était jusqu'à il y a quelques jours nonce apostolique en Espagne, a adressé ses mots «du c?ur» à l'épiscopat espagnol. Après le discours du président, Mgr Auza a adressé son dernier salut à l'asssemblée plénière avant de prendre ses nouvelles fonctions de nonce apostolique auprès de l'Union européenne. À la fin de son intervention, Mgr Argüello lui a remis, comme cadeau de la CEE, les quatre volumes de la Liturgie des Heures en espagnol, personnalisés à son nom.