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Immeuble d'habitation d¨¦truit ¨¤ Tsarychanka par un bombardement russe, le 1er d¨¦cembre 2024 Immeuble d'habitation d¨¦truit ¨¤ Tsarychanka par un bombardement russe, le 1er d¨¦cembre 2024 

En Ukraine, aider les gens ¨¤ ne pas c¨¦der ¨¤ la haine

Le p¨¨re Oleh Barbulyak est l'un des six ±è°ù¨º³Ù°ù±ð²õ gr¨¦co-catholiques pr¨¦sents ¨¤ Rome ces jours-ci pour le jubil¨¦ des missionnaires de la ³¾¾±²õ¨¦°ù¾±³¦´Ç°ù»å±ð. ?Les bombes massacrent sans distinction, notre mission est d'apprendre aux gens ¨¤ orienter leur c?ur vers ceux qui sont dans le besoin, en croyant que Dieu peut transformer la plus grande souffrance en un plus grand bien.?

Svitlana Dukhovych - Cité du Vatican

«Il m'est très difficile de voyager en dehors de l'Ukraine, car lorsque vous partez, vous vous sentez inquiet et responsable de ceux qui restent. Mais comme il ne s'agissait que de quatre jours, nous avons décidé de partir». Le père Oleh Barbulyak, l'un des six prêtres gréco-catholiques présents à Rome ces jours-ci pour le jubilé des missionnaires de la miséricorde, a réitéré aux médias du Vatican l'importance d'avoir participé à cette Année Sainte. «En Ukraine, dit-il, chaque jour, quelque part, un missile ou un drone tombe, chaque jour, dans une attaque russe, quelqu'un perd la vie: adultes ou enfants, hommes ou femmes, car les bombes ne font pas de différence. Néanmoins, il était important pour nous de participer à cet événement organisé par le Siège apostolique. Nous sommes ici non seulement pour participer au cours organisé pour les missionnaires de la miséricorde, mais aussi pour offrir ici, à Rome, dans la basilique Saint-Pierre, nos prières pour l'Ukraine, pour notre peuple, pour nos militaires, pour tout notre peuple».

La miséricorde en temps de guerre

Les missionnaires de la miséricorde ont reçu du Pape François les mêmes facultés d'absoudre les péchés qui relèvent de la compétence stricte du Siège apostolique, mais pas seulement. Ils se sont vu confier la tâche particulière de promouvoir le sacrement de la réconciliation et d'incarner la miséricorde de Dieu dans leur ministère pastoral. Que signifie accomplir cette mission dans le contexte d'une guerre qui cause tant de souffrances et de profonds traumatismes? Pour le père Oleh, «c'est une question très difficile». La première chose à dire, observe-t-il, «c'est que la miséricorde de Dieu n'est jamais difficile à prêcher à ceux qui croient. Pour la comprendre, il est nécessaire de comprendre ce qu¡¯elle a à voir avec le mal. Elle est pour tous ceux qui peuvent l'accueillir. Ce n'est pas quelque chose qui peut être imposé. Lorsque nous parlons de la miséricorde et de l'amour de Dieu en temps de guerre, pour ceux qui n'ont pas la foi, cela restera invisible, parce que les gens sont tentés de blâmer Dieu pour tout ce qui arrive. Les personnes de foi comprennent que les guerres et tous les événements terribles se produisent parce que les gens ne croient pas en Dieu, ne veulent pas accepter son amour et sa vérité. La guerre actuelle en Ukraine est une guerre construite sur des mensonges. Il semble que dans la société actuelle, chacun puisse avoir sa propre vérité, et cette approche permet à certains de justifier cette guerre. Pour nous, chrétiens, au contraire, il n'y a qu'une seule vérité objective, et cette vérité est toujours révélée à l'homme par Dieu à travers sa loi morale, ses commandements.»

Les missionnaires de la miséricorde ukrainiens avec Mgr Fisichella
Les missionnaires de la miséricorde ukrainiens avec Mgr Fisichella

L'amour en danger de disparition

Le prêtre note qu'en dehors de l'Ukraine, cette guerre est perçue différemment. Il raconte un épisode qui lui est arrivé l'autre jour, alors que lui et les autres prêtres du groupe se trouvaient dans un magasin à Rome. La vendeuse, découvrant qu'ils venaient d'Ukraine, a dit: «Oh, tout est calme là-bas maintenant». «Je lui ai alors montré les photos des bombardements de la nuit dernière à Dnipro et dans d'autres parties de l'Ukraine, et je lui ai dit que nous étions bombardés tous les jours. Elle m'a répondu: ¡°Ils n'en parlent pas dans nos journaux télévisés¡±. Oui, la guerre en Ukraine est perçue différemment. La guerre, c'est là où l'amour risque de disparaître». D'où l'extrême importance de prêcher la miséricorde de Dieu. «En Ukraine, poursuit le prêtre, les confessions sont devenues différentes, il y a plus de douleur, plus de peur, parfois plus de désespoir, plus de questions dans les confessions. Mais la tâche de tout confesseur, et pas seulement du missionnaire de la miséricorde, est d'aider les gens à comprendre que la société, sous l'influence de nouvelles négatives, risque de laisser la haine pénétrer dans leur c?ur, et qu'il est donc nécessaire de canaliser correctement ses émotions. La meilleure chose à faire n'est pas de penser à qui haïr, à qui blâmer, mais de canaliser nos forces pour soutenir ceux qui sont dans le besoin, pour prier pour nos soldats, parce que c'est cela qui porte du fruit. Car lorsque nous commençons à haïr, nous devenons comme les agresseurs.»

Les missionnaires ukrainiens de la miséricorde lors de leur jubilé à Rome
Les missionnaires ukrainiens de la miséricorde lors de leur jubilé à Rome

Le c?ur de la mission: donner de l'espoir

Le père Oleh raconte qu'au début de la guerre, comme beaucoup d'Ukrainiens, il était «coincé» dans les nouvelles d¡¯information: il les lisait partout où il le pouvait, s'endormait et se réveillait inquiet de ce qui se passait. «Puis, se souvient-il, j'ai réalisé que je faisais quelque chose de mal. Ce n'est pas mon travail. Qu'est-ce que cela m'apporte? Je ne fais que perdre du temps et de l'énergie. Que puis-je faire? Servir, entendre les confessions, célébrer la liturgie, rassembler les gens pour la prière, leur donner l'espoir, dont la source est le Seigneur, donner Dieu aux gens. C'est la tâche de chaque prêtre aujourd'hui: apporter aux gens l'espérance, la miséricorde, l'amour, parce que Dieu peut transformer la plus grande souffrance en le plus grand bien. Dieu est capable de faire des miracles, mais nous devons apprendre de Lui à être patients, à connaître la vérité. Non pas telle que nous voulons la voir, mais telle qu'elle est. Le fondement de la vie humaine doit à nouveau être la vérité de Dieu.»

La confession arrête le mal

Au Vatican, les prêtres ukrainiens prient pour la paix, une paix juste et durable. «Nous voulons aussi prier, ajoute le père Oleh, pour que chacun comprenne la vérité sur la guerre, pour que chacun comprenne ce qu'est la guerre. Et le plus important, c'est que les gens qui entendent cette vérité soient capables de l'accepter. La confession est une occasion d'arrêter le mal dans votre vie, c'est une occasion de changer. Les missionnaires de la miséricorde, comme chaque prêtre, chaque confesseur, sont en fait des personnes qui arrêtent le mal, qui donnent à une personne la possibilité d'un avenir différent».

Après le jubilé des missionnaires de la miséricorde, le père Oleh et les autres prêtres de son groupe retourneront dans leur pays. «Nous retournerons auprès de notre peuple en Ukraine, conclut-il, pour être là avec eux. Que le pays soit bombardé ou non, il s'agit de notre terre, de notre peuple, de notre Église, et nous sommes appelés à vivre et à servir pour eux ».

 

 

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30 mars 2025, 17:11