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Marcel Ariston Blé - Abidjan

L’Église catholique de la Côte d’Ivoire intensifie les actions de lutte contre la drogue dans leur pays, surtout en milieu scolaire. Lundi 16 décembre a été lancée, par le secrétariat exécutif national de l’éducation catholique, une semaine nationale de sensibilisation sur les méfaits de la drogue dans les écoles catholiques, conformément à une résolution de la 122e assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, tenue en 2023 à Bouaké. Les cérémonies de lancement officiel ont eu lieu à Agboville, diocèse situé dans le sud-est de la Côte d'Ivoire. Durant toute la semaine, diverses activités, notamment des conférences, projections de film, causeries-débats, sketchs, seront organisées au sein des écoles, en lien avec le thème choisi pour l'année scolaire 2024-2025 "Non à la drogue pour bâtir dans le Christ, une École de qualité".

Agir en synergie d’action

Lors de la cérémonie de lancement officiel, en la cathédrale Saint Jean-Marie Vianney, Mgr Alexis Touabli Youlo, évêque d’Agboville, président de les Conférences épiscopales réunies de l’Afrique de l’Ouest (Cerao-Recowa), a invité ses concitoyens à prendre davantage conscience de ce fléau qui, selon lui, n’est pas nouveau en Côte d’Ivoire. Faisant état de la complexité de son évolution, Mgr Youlo a affirmé avec regret que ce phénomène «n’est plus seulement un phénomène urbain, mais (…) a malheureusement gagné nos villages, nos campements et même les milieux professionnels, ce qui rend l’affaire encore plus difficile».  A cette allure, le simple fait d’identifier le problème ne suffit pas, a affirmé le prélat, soulignant la nécessité de mener un combat complet, associant au constat le jugement et une action collective.  «Il faut (…) combattre [ce phénomène] selon la vieille méthode: voir, juger agir. La drogue fait ravage, mais il reste maintenant l’action; et c’est un combat que nous devons mener ensemble avec détermination», a exhorté le prélat.

La lutte contre la drogue, une responsabilité de tous 

Un des objectifs de cette semaine de sensibilisation est d'inviter tous les acteurs de l’éducation à prendre davantage conscience du rôle qui est le leur dans ce combat. Il s’agit en premier lieu des parents, qui sont ou qui devraient être les premiers éducateurs de leurs propres enfants. En deuxième lieu, les enseignants, à qui la nation confie la formation et l’éducation de ses enfants et enfin, les autorités administratives, les chefs des communautés, les guides religieux, les chefs coutumiers.  Dressant ce schéma, Mgr Youlo a appelé chacune des composantes, chacune dans son domaine de compétence, à mener un combat d’ensemble pour espérer éradiquer ce fléau. «C’est ensemble que nous devons mener ce combat pour dire non à la drogue, pour bâtir dans le Christ une École de qualité, une Côte d’Ivoire plus sereine et responsable qui puisse répondre vraiment à sa vocation, qui est d’être le modèle de l’espérance promise à l’humanité», a affirmé le prélat.   

La victoire contre la drogue est possible

La drogue constitue une des questions devant lesquelles beaucoup de nations se sentent aujourd’hui impuissantes, mettant en échec toutes les approches prises, qu'elles soient prohibitives ou éradicatrices. Connaissant ces difficultés, Mgr Youlo a reconnu devant l’assemblée que «la lutte [qui venait d’être entreprise]ne sera pas facile », tout en les encourageant à ne pas «tomber dans le pessimisme». «La victoire est possible», a affirmé le prélat. Il a, de ce fait, exhorté tous les acteurs qui seront impliqués dans cette lutte, au courage et à se mettre en ordre de bataille, «pour une école sans drogue, pour une jeunesse ivoirienne sans drogue et pour une Côte d’Ivoire sans drogue».