En Tunisie, la consultation du pr¨¦sident Saied boycott¨¦e
Entretien réalisé par Claire Riobé - Cité du Vatican
Tunis, 20 mars 2022, jour symbolique de la fête d¡¯indépendance du pays, plus de 2000 citoyens descendent dans les rues de la capitale pour protester contre le président Kais Saied. Le chef d'État de 64 ans, qui s¡¯est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier, gouverne depuis huit mois par décrets. Une opération qualifiée de «coup d¡¯État» par ses opposants, qui y voient une nouvelle dérive autoritaire du régime.
Autre signe de protestations, le rejet de la consultation électronique lancée par Kais Saied auprès du peuple tunisien, en vue d¡¯importantes réformes politiques. Une consultation initiée en ligne le 15 janvier dernier, qui s'est achevée le 20 mars et doit à présent servir de base à de grandes réformes politiques dans le pays. Un référendum devrait enfin être organisé en juillet prochain, pour rendre la Constitution du pays plus «présidentielle», selon ses termes.
«Quel régime présidentiel voulez-vous ?», «quels sont les obstacles qui empêchent la réalisation de projets dans votre région ?». La trentaine de questions posées n¡¯a pas convaincu les Tunisiens, qui ont majoritairement boycotté la consultation. Elle n¡¯avait enregistré le 20 mars au soir que 520 000 participants, soit 10% des 7 millions d¡¯électeurs du pays.
Eric Gobe est directeur de recherche au CNRS, à l¡¯Institut de recherche et d¡¯étude sur les mondes arabes et musulmans d¡¯Aix-en-Provence. Il revient sur les grandes lignes de cette consultation, et ses enjeux pour le président Kais Saied.
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