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Contr?les d'identit¨¦ par la Garde nationale mexicaine ¨¤ la fronti¨¨re avec le Guatemala, le 25 juillet 2019. Contr?les d'identit¨¦ par la Garde nationale mexicaine ¨¤ la fronti¨¨re avec le Guatemala, le 25 juillet 2019. 

Guatemala: les migrations au c?ur de l¡¯¨¦lection pr¨¦sidentielle

Le pr¨¦sident de la conf¨¦rence ¨¦piscopale du Guatemala, Mgr Gustavo de Villa, a accord¨¦ un entretien ¨¤ Vatican News ¨¤ l¡¯approche du 2e tour de l¡¯¨¦lection pr¨¦sidentielle, le 11 ao?t prochain, et dans un contexte de confusion autour d¡¯un accord sur les migrants avec les ?tats-Unis.

Griselda Mutual ¨C Cité du Vatican

Aucun accord n¡¯a finalement été signé entre le président des États-Unis, Donald Trump, et son homologue guatémaltèque, Jimmy Morales, au sujet de la définition de ce pays d¡¯Amérique centrale comme «pays tiers sûr» pour les migrants qui traverseraient ce territoire pour voyager vers le nord, mais aussi pour des milliers de ressortissants d¡¯Amérique centrale expulsés des États-Unis. Cet accord avait fait l¡¯objet de nombreuses critiques, émanant notamment de la conférence épiscopale, qui a dénoncé le risque d¡¯une perte de souveraineté pour le pays.

Dans ce contexte, le service hispanophone de Radio Vatican - Vatican News a interrogé Mgr Gonzalo de Villa, le président de la conférence épiscopale, qui est évêque de Solola-Chimaltenango, qui a confirmé la pression exercée en cette fin de semaine, de la part de la population comme des médias afin d¡¯éviter la signature de cet accord préparé dans le plus grand secret, et sans aucune communication officielle.

Le pays fait face à de nombreuses difficultés économiques et sociales, et chaque année, 250 000 Guatémaltèques franchissent la frontière vers les États-Unis. Il ne s¡¯agit plus seulement de jeunes hommes comme il y a quelques années, mais désormais il s¡¯agit de familles entières, avec des mères et des enfants. Certaines localités du Guatemala portent la marque d¡¯un véritable exode en raison du manque d¡¯opportunités pour les personnes qui resteraient au pays, avec un salaire 10 à 15 fois inférieur au revenu possible aux États-Unis, qui peut atteindre 15 à 20 dollars de l¡¯heure. Ce phénomène est donc au c?ur de l¡¯élection présidentielle au Guatemala, dont le second tour se jouera le 11 août prochain.

Les trois défis pour les candidats : justice, pauvreté et migrations

Le scrutin ne suscite aucun enthousiasme particulier. Deux candidats s¡¯affrontent : Sandra Torres, candidate de l¡¯Union nationale dans l¡¯espérance, et Alejandro Gianmattei, candidat du parti ¡°Vamos¡±. Mais Mgr de Villa précise que dans ce pays, les partis naissent, meurent puis renaissent sous un autre nom. Il n¡¯y a pas de véritable renouvellement politique.

L¡¯évêque insiste sur trois thèmes à soumettre à l¡¯attention des candidats : celui de la justice, car il y a de très hauts taux d¡¯impunité, celui de la pauvreté, à combattre non seulement avec des programmes de solidarité pour les plus pauvres, mais avec de nécessaires «stratégies de développement», et celui des migrants qui, dit-il, «sont maintenant des soutiens du pays», parce que plus de 50% des ressources du Guatemala proviennent de la diaspora. Les dirigeants doivent donc générer plus d¡¯emploi localement pour que la migration cesse d¡¯être un phénomène massif. En substance, il faut donc une régénération du système politique.

Sur le plan ecclésial, Mgr de Villa se mobilise surtout pour l¡¯évangélisation dans les aires urbaines, qui continuent à croître, et pour la présence dans la vie publique afin d¡¯être un «phare» pour un pays qui a vu se faire élire des maires «évidemment narcos»¡­ Enfin, l¡¯Église doit apporter ce sens de l¡¯espérance qui manque souvent à la population.

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16 juillet 2019, 16:23