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La cellule charg¨¦e des d¨¦rives sectaires au sein de l¡¯?glise de France a ¨¦t¨¦ cr¨¦ee en novembre 2015. La cellule charg¨¦e des d¨¦rives sectaires au sein de l¡¯?glise de France a ¨¦t¨¦ cr¨¦ee en novembre 2015.  

L¡¯?glise de France ¨¤ la man?uvre contre les d¨¦rives sectaires

Plus de 140 cas de d¨¦rives sectaires au sein de l¡¯Eglise ont ¨¦t¨¦ signal¨¦s depuis 4 ans en France. Mgr Alain Planet, ¨¦v¨ºque de Carcassone, est en charge de ce dossier au sein de l¡¯¨¦piscopat fran?ais. Focus sur cette cellule institu¨¦e en 2015.

Entretien réalisé  par Delphine Allaire ¨C Cité du Vatican

La cellule chargée des dérives sectaires au sein de l¡¯Église de France a présenté, mercredi 12 juin, un bilan de son travail depuis sa création en 2015.  

Quelle est la mission de la cellule dérives sectaires au sein de l¡¯Église de France ?

Mgr Alain Planet: Le rôle de la cellule est d¡¯abord de discerner, d¡¯écouter, d¡¯accompagner les victimes par une thérapie, une procédure canonique ou spirituelle, si nécessaire. Nous avons traités 140 signalements environ, et avons donné suite à 110 d'entre eux. D¡¯autre part, nous alertons les ordinaires, les supérieurs majeurs et les évêques, qui ensuite prennent la relève sous la forme d¡¯une visite canonique, ou parfois dans certains cas, d¡¯un commissariat apostolique.

Quelle est la typologie des cas signalés ?

Tous les signalements sont différents, mais leur matrice commune est qu¡¯un certain nombre de groupes se constituent autour d¡¯une personne. Cette personne peut être un pervers; se crée alors une situation d¡¯emprise spirituelle qui peut prendre diverses formes, mais qui, à la fin, est toujours vécue par la victime comme une destruction d¡¯elle-même. J¡¯ai encore en mémoire la phrase de cette jeune femme qui n¡¯avait subi aucun abus physique, mais avait cette impression d¡¯avoir vécu un viol.

La particularité de ces dérives est souvent que ses fondateurs et animateurs se dispensent d¡¯appliquer le droit de l¡¯Église. Ils se posent en écran entre Dieu et les adeptes. La dérive sectaire suppose une personnalité de type narcissique, généralement de catégorie perverse, c¡¯est-à-dire quelqu¡¯un qui est clivé. Le pervers n¡¯a pas d¡¯émotions particulières, il a besoin de l¡¯autre pour l¡¯assujettir. Il va donc miser sur le désir d¡¯absolu de l¡¯autre et jouer sur les failles pour cliver les personnes à l¡¯image de ses propres clivages, les entraînant ainsi dans son délire. Une injection paradoxale survient alors: tantôt la victime est portée aux nues, tantôt elle est humiliée, à tel point qu¡¯elle devient totalement la possession de celui qui l¡¯a prise en charge, et qui peut d¡¯ailleurs ne pas être nécessairement conscient de ce qu¡¯il fait.

L¡¯usage croissant et quasi généralisé des réseaux sociaux aujourd¡¯hui encourage-t-il la prolifération de ces mouvements sectaires ?

Les réseaux sociaux signent la fin de l¡¯autorité verticale. Ils relèvent d¡¯une autorité circulaire où chacun peut se déclarer maître chez lui, et devenir ainsi un lieu de prospérité pour les pervers. La cellule est sous l¡¯autorité du président de la conférence épiscopale, elle a donc pour but d¡¯alerter les autorités compétentes. Or, dans un système circulaire, ces autorités sont parfois elles-mêmes démunies. Nous travaillons avec des associations de victimes, mais aussi avec la Miviludes, mission interministérielle impliquée dans la veille autour des dérives sectaires. Ce type de cellules n¡¯existe pour l¡¯instant qu¡¯en France. 

Entretien avec Mgr Alain Planet, évêque de Carcassonne

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20 juin 2019, 11:59