Isra?l : une nouvelle Loi fondamentale fragilise le pluralisme
Entretien réalisé par Manuella Affejee- Cité du Vatican
Ce nouveau texte, adopté par 62 voix contre 55, rejoint le corpus de Lois fondamentales dont dispose l¡¯État hébreu depuis sa création, à défaut d¡¯une constitution. En pratique, elle stipule qu¡¯Israël est «l¡¯État-nation du peuple juif, où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux, historique ainsi que son droit à l¡¯autodétermination» ; une disposition en soi pas nouvelle, puisqu¡¯elle figurait déjà dans la déclaration d¡¯indépendance de 1948, mais qui se voit ici renforcée. Elle rappelle également les symboles nationaux d¡¯Israël, -le drapeau, l¡¯hymne, la ménorah à sept branches-, ou encore les liens qui l¡¯unissent à la diaspora juive, et l¡¯importance de les renforcer.
Aucune mention en revanche du caractère «démocratique» de l¡¯Etat, ni de la minorité arabe, qui représente tout de même 20% de la population ; la langue arabe perd d¡¯ailleurs son statut de langue officielle, bien que restant toujours en usage dans l¡¯administration. L¡¯article relatif à Jérusalem, proclamée capitale de l¡¯Etat nonobstant la position internationale sur le sujet, est également sujet à controverse.
Si Benjamin Netanyahu se félicite d¡¯un «moment décisif» dans l¡¯histoire du pays, nombreux sont ceux qui s¡¯inquiètent d¡¯un texte qui ancre dans la loi l¡¯inégalité entre citoyens.
L¡¯analyse du père David Neuhaus sj, professeur de Bible à l¡¯Université de Bethléem. Pour lui, cette loi symbolique met en exergue la contradiction d¡¯un Etat qui se veut à la fois «juif» et «démocratique».
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