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Deux pays autorisent le suicide assist¨¦: la Suisse et l¡¯¨¦tat de l¡¯Oregon aux Etats-Unis. Deux pays autorisent le suicide assist¨¦: la Suisse et l¡¯¨¦tat de l¡¯Oregon aux Etats-Unis.  

Bio¨¦thique: en Suisse, les ¨¦v¨ºques inquiets de l¡¯¨¦volution du suicide assist¨¦

En Suisse, la l¨¦gislation autorise le suicide assist¨¦ ?sans mobile ¨¦go?ste?. Celui-ci ne peut ¨ºtre effectu¨¦ dans l¡¯enceinte de l¡¯h?pital, seulement sous le contr?le de proches ou d¡¯association qui militent pour ?un droit ¨¤ mourir?. La r¨¦cente r¨¦vision des directives sur ?la prise en charge des patients en fin de vie? cristallise les inqui¨¦tudes des ¨¦v¨ºques catholiques du pays.

Delphine Allaire ¨C Cité du Vatican

À la différence de l¡¯euthanasie qui consiste à donner délibérément la mort, le suicide assisté autorise un médecin à fournir au malade une substance mortelle qu¡¯il va prendre lui-même pour mettre fin à ses jours. Cette pratique légale en Suisse a récemment été révisée par l'Académie suisse des sciences médicales (ASSN).

La finalité médicale du suicide assisté en débat

Dans un nouveau document, l¡¯ASSN stipule que chaque soignant pourrait désormais décider, lui-même, si le suicide assisté «intègre des objectifs médicaux ou non». Jusqu¡¯alors, les directives affirmaient clairement que l¡¯assistance au suicide ne faisait pas partie de l¡¯activité médicale, car «elle était contraire aux buts de la médecine». 

Ce revirement a suscité la réaction immédiate de la conférence épiscopale suisse (CES) le 23 février, d¡¯autant que la commission de bioéthique de cette dernière avait pris part aux consultations publiques desdites nouvelles directives intitulées, «Attitude face à la fin de vie et à la mort».

Relativisme, autodétermination, subjectivité

Pour la CES, ce nouveau document «renonce à toute objectivité des finalités de la médecine pour les remplacer par un relativisme, qui met unilatéralement l¡¯accent sur l¡¯autodétermination des patients et l¡¯opinion subjective des soignants».

Les évêques pointent aussi le caractère inédit de cette évolution enclenchée par l¡¯académie suisse: «Pour la première fois dans l¡¯histoire de l¡¯ASSM, ces directives renoncent à toute objectivité en éthique, à l¡¯encontre d¡¯une tradition séculaire, porteuse d¡¯avenir, de nuances et d¡¯équilibre».

Jusqu¡¯à présent, l¡¯ASSM parvenait à maintenir une certaine tension entre la finalité de la médecine, et la pratique de certains médecins, enclines au suicide assisté, a souligné l¡¯épiscopat, réclamant la conservation de la formulation usuelle, «conforme au sens de la médecine et aux exigences éthiques universelles».   

La situation dans l¡¯Hexagone

Seuls deux pays dans le monde autorisent le suicide assisté aujourd¡¯hui: la Suisse et l¡¯état de l¡¯Oregon aux Etats-Unis.

L¡¯accompagnement des patients en fin de vie est aussi l¡¯un des thèmes soumis à consultation dans le cadre des États généraux de la bioéthique 2018 en France. Dans l¡¯Hexagone, le suicide assisté et l¡¯euthanasie demeurent des pratiques illégales. La dernière loi en vigueur, la loi Claeys-Leonetti, entrée en application en 2016, précise qu¡¯en cas «d¡¯affection grave et contraignante», un médecin ne peut plus s¡¯opposer au souhait d¡¯un patient d¡¯une sédation jusqu¡¯à la mort. 

 

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27 f¨¦vrier 2018, 14:51