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M. Alpha Mamadou Barry, Ministre des affaires ¨¦trang¨¨res, de la coop¨¦ration et des Burkinab¨¨ de l¡¯¨¦tranger (Ph.: JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) M. Alpha Mamadou Barry, Ministre des affaires ¨¦trang¨¨res, de la coop¨¦ration et des Burkinab¨¨ de l¡¯¨¦tranger (Ph.: JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) 

Saint-Si¨¨ge et Burkina Faso : Un Accord-Cadre t¨¦moignant de la pr¨¦sence forte de l¡¯Eglise catholique, selon le ministre Barry

Le Ministre des affaires ¨¦trang¨¨res, de la coop¨¦ration et des Burkinab¨¨ de l¡¯¨¦tranger, Alpha Mamadou Barry, avait repr¨¦sent¨¦ son pays pour la signature de l¡¯Accord-cadre.

Jean-Pierre Bodjoko, SJ ¨C Cité du Vatican

L¡¯Accord-cadre entre le Vatican et le Burkina Faso a été signé au Palais apostolique du Saint-Siège, le 12 juillet 2019. Cet Accord-cadre est essentiellement le point de référence du statut juridique de l¡¯Eglise qui est au Burkina Faso. Composé d¡¯un préambule, de 19 articles et d¡¯un protocole additionnel, il garantit à l¡¯Église la possibilité de mener à bien sa mission au Burkina Faso.

A l¡¯issue de la signature de cet accord, le Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l¡¯étranger est revenu sur les grandes lignes de cet événement :

Cet Accord-cadre est quelque chose d¡¯assez important qui va régir les relations entre l¡¯Etat du Burkina Faso et l¡¯Etat du Vatican. Mais en même temps aussi les relations avec l¡¯Eglise au Burkina Faso. En fait cet accord vise à instituer les règles d¡¯échange et de coopération entre l¡¯Etat et différentes organisations de l¡¯Eglise. En effet, 120 organisations représentent l¡¯Eglise au Burkina Faso et cela part des archevêchés, des évêchés jusqu¡¯aux différentes congrégations et fondations.

Tout cela nécessite une véritable organisation qui doit être régie par des règles, pour ne pas rendre difficile la vie au quotidien entre l¡¯Etat et les organisations concernées. D¡¯autant plus que l¡¯Eglise s¡¯investit dans divers domaines importants comme l¡¯école, la santé, et le développement d¡¯une manière générale ; mais aussi à travers des ONG, des fondations, des formations, ou de façon directe par des ?uvres de charité. C¡¯est tout cela que nous avons mis dans un accord, cet accord que nous venons de signer.

Monsieur le ministre, cet accord doit encore être ratifié, mais dorénavant qu¡¯est ce qui va changer ?

D¡¯abord je dois dire que chez nous, une fois qu¡¯un accord est signé, nous n¡¯avons pas besoin de ratification parce que les accords bilatéraux entrent en vigueur directement par une simple note verbale. C¡¯est une convention internationale qui nécessite une ratification. Donc de notre côté, on peut dire qu¡¯on est déjà engagé dans le cadre de cet accord.  Qu¡¯est-ce qui va changer ? Prenons un exemple aussi simple : l¡¯Eglise occupe des espaces, par exemple des terrains. Il faut pouvoir voir quelles sont les obligations par rapport à ces terrains. Il y a la question des taxes et des impôts par rapport à ces terrains.

Vous pensez par exemple à des exonérations...

Oui bien sûr ! Puisque l¡¯Eglise, c¡¯est le social, l¡¯humanitaire et bien sûr le religieux. Donc, on n¡¯ira pas demander des taxes. Mais il faudrait mettre tout cela dans un accord.

En plus, il peut survenir des actes criminels ou des actes répréhensibles d¡¯un représentant de l¡¯Eglise. Il faut alors pourvoir régir tous ces points pour savoir comment les gérer, parce qu¡¯il y a des impératifs de la loi et des procédures administratives normales dans un pays, mais vous avez aussi les impératifs religieux, de l¡¯Eglise, qui font qu¡¯il faut avoir une autre approche. C¡¯est tout ça que nous avons mis dans un accord pour voir comment coopérer quand on est en face d¡¯un problème.

Vous avez énuméré quelques ?uvres de l¡¯Eglise dans votre pays. En tant que ministre et membre du gouvernement, comment appréciez-vous le travail de l¡¯Eglise Catholique au Burkina Faso où la religion musulmane est plutôt majoritaire, avec plus ou moins 60 % tandis que l¡¯Eglise Catholique représente à peu près 19% ou 20%.

En dehors des statistiques faites sur la base des recensements, vous n¡¯avez pas l¡¯impression au Burkina Faso qu¡¯on est à ce niveau des chiffres. Car l¡¯Eglise est fortement présente au Burkina Faso. Notre pays a 274.400 km2 pour 20.000.000 d¡¯habitants. Mais nous avons 15 diocèses. Et ça c¡¯est important. Cela traduit donc la vivacité de l¡¯Eglise Catholique dans notre pays. Bien plus, il n¡¯y a aucune région où l¡¯Eglise Catholique n¡¯est pas présente. Dori, qui est le diocèse du Président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, est la région la plus islamisée du pays. L¡¯Eglise y est présente dans des villes mais aussi dans les villages. Donc, sur le plan territorial, l¡¯Eglise est présente partout mais également en termes d¡¯actions, d¡¯?uvres, et surtout en termes de dialogue social. Et ça c¡¯est quelque chose d¡¯important et de très apprécié, parce qu¡¯à chaque fois qu¡¯il y a un tournant majeur dans notre pays, chaque fois qu¡¯il y a des situations de conflits politiques majeurs, l¡¯Eglise est présente pour appuyer, avec d¡¯autres structures, aussi pour travailler à un dialogue social. Nous avons des ?uvres de développement, des ?uvres caritatives de l¡¯Eglise qui permettent aux populations d¡¯avoir accès à des services sociaux de base. Aussi du point de vue de l¡¯Education, l¡¯Eglise forme beaucoup à travers ses écoles. Moi-même j¡¯ai été dans une école catholique, à l¡¯école primaire. (Ndlr, le Ministre Barry est de religion musulmane). On peut dire que l¡¯action de l¡¯Eglise est assez importante au Burkina Faso.

Mot de la fin !

En guise de mot de la fin, nous remercions le Saint-Père pour tous les appels qu¡¯il ne cesse de lancer en faveur du Sahel, en faveur du Burkina Faso. Et nul ne peut l¡¯ignorer : Le Burkina Faso est aujourd¡¯hui confronté à une insécurité due à la menace terroriste dans le Sahel.

C¡¯est le cas au Mali, c¡¯est le cas au Niger. Pendant la Pâques, le Saint-Père a eu une prière pour la population du Sahel. Le dimanche 7 juillet 2019, après la prière de l¡¯Angélus, le Saint-Père a encore eu une pensée pour le Burkina Faso et pour les autres pays du Sahel. Et il n¡¯y a pas que cela ! Il y a eu l¡¯appel surtout historique du Pape Jean-Paul II en 1980.

En relisant cet appel, je l¡¯ai trouvé actuel et j¡¯ai eu de l¡¯émotion en lisant les mots forts qu¡¯il a eus. Et donc, nous remercions l¡¯Eglise d¡¯une manière générale, et le Saint-Père en particulier pour toutes ces pensées quotidiennes pour le Burkina Faso et pour tout le Sahel.

M. Alpha Mamadou Barry au micro de Jean-Pierre Bodjoko, SJ

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15 juillet 2019, 14:51